
Violence au Guatemala
Combattre la violence au Guatemala
Mars est un mois privilégié pour la lutte contre la violence au Guatemala. Les 13 et 31 mars sont commémorés respectivement la Journée nationale contre la violence envers les mineurs et la Journée de la dignité nationale pour les victimes de violences. Chez Trama, nous souhaitons donner une voix à ces faits et à ces mouvements bien connus, mais qui perdurent.
La violence est, avec la pauvreté et le manque d'éducation, l'un des principaux problèmes de ce pays, qui commence lentement à s'améliorer. Si la criminalité a légèrement diminué dans la majeure partie du pays, le taux d'homicides continue d'augmenter dans la capitale, qui détient le titre honteux de ville la plus dangereuse du monde, avec 75 homicides pour 100 000 habitants.
Le Guatemala est l'un des trois premiers pays en termes d'homicides et de violences contre les mineurs et les femmes.
Selon les données de l'INACIF, 942 mineurs de moins de 19 ans ont été assassinés en 2017. À cela s'ajoutent 4 557 cas de violences sexuelles sur mineurs et 5 635 cas d'abus. Dans ces trois cas, les filles sont les plus touchées, avec 54 % des décès, 59 % des cas d'abus et 90 % des cas d'abus sexuels.
Le Guatemala est également l'un des pays où le taux de grossesses chez les adolescentes est le plus élevé. L'année dernière, quelque 40 000 filles âgées de 10 à 17 ans sont tombées enceintes, dont 2 153 avaient moins de 14 ans. Les départements les plus touchés sont Alta Verapaz, Guatemala City, Huehuetenango et El Petén, qui comptent chacun plus de 200 filles enceintes selon les données fournies par SVET. Par ailleurs, plus de 10 000 plaintes pour abus sexuels ont été déposées en 2018, dont 600 à Quetzaltenango, département où se trouve le bureau de Trama.
Inégalités, éducation et trafic de drogue
Le Guatemala figure parmi les dix pays du monde où les inégalités sont les plus fortes. Selon les statistiques de la CEPALC (Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes), 59 % de la population vit dans la pauvreté, tandis que 10 % de la population accumule 40 % des richesses du pays.
Par ailleurs, la présence du trafic de drogue et des gangs, notamment dans la capitale, constitue un problème majeur, rendu plus difficile à résoudre par le manque de policiers. Pour mieux saisir ce déséquilibre, le Guatemala compte moins de 40 000 policiers, mais 125 000 agents de sécurité privés sont engagés par des civils et des entreprises pour assurer leur protection. Selon la Banque mondiale, environ 15 % des Guatémaltèques possèdent une arme à feu.
Un petit espoir
Selon les données officielles publiées par le gouvernement guatémaltèque, l'année dernière, le nombre total d'homicides est passé de 27 pour 100 000 habitants à 22, ce qui fait de 2018 l'année la moins violente depuis 2000.
Privation d'éducation, forte violence
Environ 50 % des enfants ne sont pas scolarisés et moins de 200 000 élèves terminent leur dernière année. Face à un système éducatif excluant et à un gouvernement inefficace face aux problèmes de sa population, de nombreuses ONG et coopératives s'efforcent de briser le cycle de la pauvreté économique et éducative. Bien qu'il reste encore beaucoup à faire, les progrès de ces organisations sont visibles et leur soutien est un élément fondamental du processus de redressement du Guatemala.
Écrit par Jorge Saul